Maison de la Petite Arvine de Fully : un héritage retrouvé
Le soleil caressait les vignobles en terrasses lorsque j’ai franchi le seuil de la nouvelle Maison de la Petite Arvine de Fully. Ce 24 juin 2025, jour de l’inauguration de ce lieu, restera gravé dans la mémoire collective de la commune comme le jour où un rêve de cinq ans s’est concrétisé, offrant un écrin d’exception au patrimoine viticole.
Stratégiquement située près de la sortie d’autoroute Fully-Saxon, la Maison de la Petite Arvine se dresse fièrement entre vergers et vignobles. Dès l’entrée, l’atmosphère est saisissante. La lumière naturelle inonde les espaces soigneusement agencés qui racontent, à leur manière, l’histoire de ce terroir.
La rédaction Journal de Fully m’a ainsi proposé de réaliser des photographies de ce moment afin de garder une fresque numérique dans les mémoires du Journal.
Mon objectif a d’abord capté l’émotion palpable lors de la découverte des fresques de Faval dans cette Maison lumineuse ainsi que notamment le discours inaugural de Gérard Dorsaz, président de la coopérative Projet de Développement Régional (PDR) Fully, qui a rappelé le chemin parcouru depuis 2020 pour aboutir à ce projet ambitieux de 2,8 millions de francs. À ses côtés notamment, Christophe Darbellay, chef du Département de l’économie et de la formation, a souligné l’importance de cette réalisation pour l’avenir œnotouristique du canton.
La fresque des Vignerons : un trésor ressuscité
Mais c’est incontestablement la fresque monumentale de Pierre Faval qui a capté l’attention de tous les invités. Cette œuvre exceptionnelle de 36 mètres, réalisée en 1941 pour les Caves Henri Carron, a été sauvée in extremis de la démolition en 2021, notamment au travers de la pro-activité du Président du Journal de Fully, Alain Léger, puis minutieusement restaurée par l’Atelier META sous la direction de Sébastien Grau.
Mon appareil s’est attardé sur les détails saisissants de cette frise historiée qui raconte, en 17 scènes distinctes, le cycle complet du travail de la vigne dans le Fully des années 1940. Les ocres chauds et les bleus éclatants ont retrouvé leur splendeur d’antan, révélant la maestria de Faval, cet artiste originaire du Val d’Aoste qui s’était établi en Valais en 1934 à Orsières.
J’ai ainsi immortalisé l’émotion visible sur les visages des personnes présentes venues assister à cette renaissance. Leurs yeux brillaient devant cette œuvre paternelle qui reprend vie dans un nouvel écrin, témoignant d’un passé où les vignerons portaient des brantes de 60 kg à dos d’homme et où les bossettes étaient tirées par des mulets.
Un lieu de vie et de dialogue entre passé et avenir
L’œnothèque, avec sa capacité de 70 places, bourdonnait de conversations animées. Les invités découvraient avec enthousiasme la carte des vins proposant plus de 60 crus, dont une vingtaine de références de Petite Arvine. Mon objectif a saisi ces moments de partage, ces verres qui s’entrechoquent, ces regards experts qui scrutent la robe dorée du cépage emblématique de Fully.
Ce qui m’a le plus frappé, c’est ce dialogue constant entre tradition et modernité. La fresque de Faval, avec ses scènes de fumure, de fessoyage, d’effeuillage et de vendange, raconte les gestes ancestraux. Elle nous montre les villages de Branson, Châtaignier, Saxé et Mazembroz nichés dans leurs coteaux, l’église au cœur de Fully, les vignerons qui se désaltèrent à la channe après l’effort.
Face à ces témoignages du passé, les installations contemporaines de la Maison de la Petite Arvine incarnent l’avenir : technologies de vinification de pointe, espaces de dégustation design, approche durable privilégiant les circuits courts.
Cette Maison de la Petite Arvine est une véritable joyau pour l’oeil. L’Atelier d’architecture GAME, qui a mené le projet de rénovation, a réalisé une oeuvre qui permet désormais d’être un cœur battant de projets plus vastes dans le développement d’activités agri-œnotouristiques.
Jean-Paul Persiali